La capitale nationale
Si les organismes gouvernementaux à Ottawa doivent refléter le caractère fédéral du pays, la capitale nationale doit elle aussi être un symbole du Canada. Ottawa et la région de la capitale doivent être à l’image de ce que, selon nous, devrait être le Canada – en particulier et en tant que capitale, un modèle de bilinguisme et de biculturalisme. Le gouvernement du Canada a entamé des discussions avec les provinces d’Ontario et de Québec, dont relève la région d’Ottawa-Hull, sur les dispositions à prendre pour atteindre cet objectif. Il faudra, dans ces pourparlers, tenir compte des intérêts juridictionnels ainsi que municipaux qui regardent les deux provinces. Nous nous réjouissons de l’empressement avec lequel les premiers ministres de ces provinces ont accepté de discuter cette question avec le gouvernement du Canada.
Voilà les idées générales du gouvernement sur ce deuxième aspect de la constitution canadienne et des autres dispositions politiques. Les institutions politiques centrales et la garantie des droits personnels et de la dualité linguistique au Canada sont d’importants instruments de fédéralisme. La Conférence fédérale-provinciale devrait étudier comment les employer afin de mieux servir le Canada pendant son deuxième siècle.
Le Canada et le monde
Avant de passer au troisième élément de la Constitution du Canada que nous espérons pouvoir discuter dans la série de conférences que nous avons proposées, le gouvernement fédéral estime que la présence de notre pays sur le plan international vaut une mention particulière.
Le Canada ne peut avoir qu’une personnalité internationale. Nous pensons que les Canadiens en général veulent que leur pays soit considéré à l’étranger comme un seul pays, le Canada. Il faut donc, à nos yeux, que le gouvernement fédéral continue d’avoir l’entière responsabilité de la politique étrangère du Canada et de la représentation à l’étranger des intérêts du Canada.
11 n’est pas question de nier par là l’intérêt que les gouvernements provinciaux peuvent avoir dans certaines questions internationales qui touchent leur compétence. Mais ces intérêts peuvent être reconnus et protégés si l’on veille à ce que le gouvernement canadien exerce, comme il convient, ses responsabilités internationales, et s’il y a coopération entre les gouvernements fédéral et provinciaux dans des questions d’intérêt mutuel. Il n’y a pas de nécessité évidente d’accorder aux provinces des pouvoirs spéciaux dans ce domaine. En fait, aucun État fédéral n’a jugé nécessaire ni souhaitable de conférer à ses provinces ou États le pouvoir autonome de conclure des traités ou — sauf dans le cas de deux des républiques de l’URSS, et pour des motifs bien particuliers, en 1945 — de leur permettre une présence distincte au sein d’organismes internationaux ou la représentation diplomatique indépendante. La raison en est évidente. De tels
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