attendre les modifications à la Constitution pour entreprendre certains des redressements essentiels qui s’imposent actuellement.
Ce ne sont pas les modifications à la Constitution qui nous dispenseront de la nécessité de changer notre comportement et notre attitude vis-à-vis des autres Canadiens, dans la vie quotidienne. «La lettre tue mais l’esprit vivifie.» De même le texte de la Constitution ne peut que refléter la nouvelle qualité de rapports entre citoyens, que nous sommes vraiment disposés à accepter et à respecter.
Notre décision d’entreprendre une revision de la Constitution ne doit pas signifier non plus que tout ce qui est essentiel et urgent doit attendre que le texte de la loi fondamentale soit changé. Il importe de s’en rendre compte surtout dans l’étude des mesures visant à rectifier les disparités actuelles dans le traitement accordé aux anglophones et aux francophones du Canada. Dans son Tome I, la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme présente des recommandations qui, selon elle, assureraient aux Canadiens de langue et de culture françaises au Canada une situation plus juste et plus équitable. Deux seulement de ces recommandations comportent des modifications constitutionnelles et il n’est en aucun cas nécessaire pour agir quant au fond d’attendre que la lettre de la Constitution soit modifiée. La meilleure façon pour la Conférence de prouver l’urgence et l’importance que revêtent à ses yeux les mesures visant à résoudre le problème central consisterait à accepter dès maintenant les objectifs énoncés par la Commission royale d’enquête et à consentir à ce que les délais que pourraient entraîner les modifications à la Constitution n’aient point pour effet de retarder la mise en œuvre effective des recommandations de la Commission royale d’enquête.
Le processus de revision de la Constitution
C’est dans cet esprit et dans ce contexte que devrait s’opérer la revision de la Constitution du Canada. Cette revision, on doit la faire aussi en tenant compte des adaptations apportées à la Constitution, au long des années, par la pratique et les usages. La Constitution n’est pas rigide et elle n’a pas, non plus, été interprétée de façon rigide: elle a permis cette souplesse qui est essentielle si l’on veut accommoder aux besoins de l’époque le rôle du gouvernement envers le citoyen ainsi que les relations entre les deux ordres de gouvernement. La Constitution ne doit pas perdre cette souplesse; nous ne devons pas non plus songer uniquement à des changements explicites dans le texte même de la loi fondamentale. Nous en sommes cependant arrivés au point où s’impose une revue de ce texte.
D’importants ajustements se sont avérés nécessaires. Le rôle de l’État s’est considérablement accru et les services gouvernementaux se sont développés en conséquence. La possibilité, pour l’État d’empiéter sur les droits de l’individu a augmenté proportionnellement. Les rapports entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux se sont multipliés au
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It seems to me that here, Pearson is taking page from Trudeau in the April 1962 Cité Libre; where he wants the French Canadians to mingle with the Britannos all throughout Canada as though there were no internal provincial frontiers; and this would be not for the benefit of the ethnic French Canadians in the long-term, but stage one toward Trudeau’s “truly polyethnic” society.  In order to do that, an in fact genuine problem of Confederation, minority rights for French Canadians in the other provinces, must be solved. But the purpose is not French-Canadian equality in Canada, it’s a necessary phase toward multiculturalism.